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comportement addictif

Comportements addictifs

Mon témoignage

J’ai pu passer par un sevrage médicamenteux progressif afin de reprendre possession de ma vie. La prise de traitements n’est pas anodine, du fait de leurs propriétés pharmacologiques, les psychotropes peuvent engendrer des effets secondaires neurologiques de type troubles moteurs extrapyramidaux, qui peuvent être fortement invalidants, les rendant ainsi aisément décelables. Les antipsychotiques, et en particulier ceux dits classiques, ont de nombreux effets indésirables : constipation, somnolence (plus marquée en début de traitement), troubles de l’accommodation, vision floue, sécheresse de la bouche, hypotension orthostatique, rétention d’urine, irrégularité des règles, troubles sexuels, prise de poids…

Selon les données du ministère des Solidarités et de la Santé, chaque année en France, le tabac tue 75 000 personnes, quand l’alcool en tue 41 000 et les drogues illicites 1 600. Les troubles addictifs entraînent un grand nombre de maladies et de morts prématurées, c’est pourquoi ils représentent un réel enjeu de santé publique. 

Définition de l’addiction

Une addiction est définie par une dépendance à une substance ou à une activité, avec des conséquences nuisibles à la santé. La dépendance se caractérise par un désir souvent puissant, voire compulsif, de consommer ou de pratiquer une activité

Selon le Docteur la Chapelle…

Les addictions sont des pathologies cérébrales définies par une dépendance à une substance ou une activité, avec des conséquences délétères. Les chercheurs tentent de mieux décrire les mécanismes impliqués dans l’apparition, le maintien et les rechutes des addictions. Ils essaient aussi d’en identifier les facteurs de vulnérabilité individuels, sociétaux et environnementaux, pour permettre une meilleure prévention et prise en charge.

Comprendre les troubles et comportements addictifs

Qu’est-ce qu’un comportement addictif ?

Le comportement addictif est caractérisé par un besoin excessif et obsédant de consommer une substance (trouble addictif lié à une substance) ou de pratiquer une activité en particulier (addiction comportementale). Un comportement addictif va se répéter, souvent s’aggraver, avec l’apparition progressive et plus ou moins rapide de conséquences négatives (physiques, psychiques, familiales, professionnelles, sociales…) sur la vie de la personne affectée. L’impossibilité répétée de contrôler ce comportement et la poursuite de ce dernier en dépit de la connaissance de ses conséquences négatives signent l’addiction.

Est-ce que l’addiction est une maladie ?

L’addiction est une maladie multifactorielle qui associe troubles biologiques et psychiques entrainant des problèmes sociaux. Sa prise en charge doit donc prendre en compte toutes ces composantes. Ainsi, la thérapie vise à l’abstinence et passe par un accompagnement psychologique.

L’addiction naît de la rencontre entre 3 facteurs :

  • Une substance ou une activité qui va créer une forte stimulation, un fort ressenti chez l’individu, du fait de ses propriétés pharmacologiques. Certaines substances sont très addictives d’emblée (héroïne, cocaïne), tandis que d’autres le sont plus progressivement (cannabis, ecstasy et alcool). 
  • Une vulnérabilité génétique et/ou psychologique liée à la personne elle-même.
  • Des facteurs environnementaux, c’est-à-dire un moment de vie particulier et/ou des situations, un entourage, qui favorisent l’apparition du comportement addictif.

Les professionnels de santé parlent de comportement addictif lorsqu’il y a une altération du fonctionnement de la personne ou une souffrance clinique, observée sur une période de 12 mois. 

Comment se crée l’addiction et comment s’en défaire ?

Modèle cognitivo-comportemental des addictions

Le Dr de La Chapelle explique que « l’on ne naît pas addict, mais on apprend à le devenir ». Le comportement addictif se développe ainsi de plusieurs façons.

Un stimulus positif

Un individu va prendre une substance qui va entraîner chez lui une sensation de bien-être. Par exemple, en consommant de l’alcool, il va ressentir une certaine euphorie et une désinhibition agréable. Il va donc associer l’alcool à une expérience positive et anticiper cela sous forme d’excitation (ou tout autre vécu physiologique créant de l’envie de consommer) dès qu’il entrera à nouveau en contact avec le produit. Progressivement, il deviendra attiré par le produit et tout ce qui le lui rappelle de près ou de loin. D’une manière générale, plus la réaction initiale d’une personne lors de sa première exposition est vécue positivement, plus le risque d’apparition d’une dépendance ultérieure est élevé. 

Des renforcements

Une personne peut également développer un comportement addictif et voir des conséquences apparaître, venant renforcer le trouble. Celles-ci peuvent être de deux types :

  • Les effets positifs :

La consommation d’un produit ou la réalisation d’une activité engendrent des conséquences positives comme du plaisir, de la détente. C’est pourquoi l’individu va chercher à les reproduire. Ces renforcements positifs vont provoquer la répétition de l’activité.

  • La lutte contre les  effets négatifs :

Plus l’individu est engagé dans son addiction, plus il va consommer le produit ou réaliser l’activité. Pas par envie, mais pour soulager des effets négatifs de l’absence de consommation ou d’arrêt de l’activité. Peu à peu, le soulagement de son mal-être – engendré paradoxalement par les conséquences négatives de ses consommations – va devenir la principale raison de son comportement addictif. À terme, il va consommer ou réaliser une activité uniquement pour apaiser son manque. C’est l’étape ultime de l’addiction. Dans certains modèles, on considère que l’addiction se situe et évolue entre ces deux pôles renforçateurs.

Un apprentissage social

L’apprentissage social est souvent considéré comme la première porte d’entrée vers l’addiction. C’est particulièrement le cas chez les adolescents et les jeunes adultes qui, sous l’influence de leur entourage et pour se sentir appartenir à un groupe, vont consommer certaines substances par imitation.
Le Dr de La Chapelle prend l’exemple de la consommation d’alcool qui, dans notre société, est extrêmement banalisée, et prend une dimension quasiment culturelle. On peut facilement se sentir marginalisé si l’on ne boit pas d’alcool. Il existe donc une forme de pression, consciente ou non, pour consommer. Pourtant, la consommation d’alcool, même modérée, représente un risque d’alcoolisme. En effet toute consommation de substance psychoactive expose à des risques pour la santé et/ou des complications (par exemple un accident ou des violences) et/ou une dépendance. 
Par ailleurs, l’adolescence est une période critique en termes de vulnérabilité et propice au développement de comportements addictifs. Problème : le cerveau n’a pas encore atteint sa maturation et est donc particulièrement fragile face à certains toxiques. C’est pourquoi le travail de prévention et de sensibilisation aux conséquences des comportements addictifs sur les jeunes est primordial.

Que se passe t’il dans le cerveau?

L’activation du circuit de la récompense

La consommation d’une substance ou la réalisation d’un comportement vont générer une stimulation excessive de certaines zones du cerveau, dont l’interconnexion représente un « circuit de la récompense ». Ce circuit est activé en permanence. C’est grâce à lui que l’espèce humaine trouve la motivation nécessaire à la réalisation des comportements indispensables à sa survie, tels que manger, boire, se reproduire…
Le circuit de la récompense est un ensemble de neurones organisés en réseau. Il est stimulé lorsque les récepteurs de certaines molécules sont activés. La principale molécule du circuit de la récompense est la dopamine, responsable de la motivation tant sous sa forme émotionnelle (plaisir) que motrice. D’autres molécules sont indirectement impliquées, par exemple les endorphines ou la sérotonine.
Les comportements addictifs avec ou sans produit vont augmenter de manière exponentielle la transmission de ces molécules aux neurorécepteurs et provoquer un signal de bien-être fort. Très rapidement, le cerveau apprend à reconnaître qu’un comportement addictif (comme la toxicomanie) entraîne un stimulus positif important. Cette capacité à discriminer ce signal « unique » va centrer puis restreindre la motivation de l’individu sur la réalisation de cette activité. Il va devenir focalisé  sur la réalisation de cette pratique, laissant de côté toutes les autres…

La prise en charge des troubles addictifs

La première étape vers la guérison est la prise de conscience du trouble par la personne et sa motivation à se soigner. Par ailleurs, la prise en charge d’un comportement addictif doit être pluridisciplinaire, associant souvent psychothérapie et traitement médicamenteux. Selon les situations, la prise en charge peut se faire à l’hôpital (temps plein ou hôpital de jour) ou en consultation.

Comprendre les troubles et comportements addictifs

Dépendances, addictions, ses différentes formes…

Les addictions liées à une substance

Parmi les comportements addictifs impliquant des substances psychoactives, on retrouve :

  • l’abus de tabac ;
  • la consommation excessive d’alcool ;
  • l’usage dérivé de médicaments (morphine, anti-douleur, stimulant sexuel, anxiolytiques, etc.) ;
  • le recours à des drogues illicites (cannabis, héroïne, cocaïne, amphétamines, dérivés de synthèse tels que méthamphétamine, chemsex, etc.).

Les addictions sans substance

D’autres addictions sont en lien avec un comportement irrépressible et incontrôlé, comme :

  • les jeux de hasard et d’argent ;
  • les jeux vidéo ;
  • le sexe et la pornographie ;
  • l’exercice physique ;
  • les achats compulsifs ;
  • les relations affectives avec autrui…

Le tabac et l’alcool sont les substances psychoactives les plus consommées en France.

Le comportement addictif chez les jeunes une vraie menace…

Quelles sont les addictions les plus fréquentes chez les jeunes ?

La dépendance est un risque largement identifié par les jeunes.

  • 95% pour la cocaïne, l’ecstasy, la MDMA, le GHB
  • 93% pour le tabac
  • 91% pour l’alcool
  • 90% pour le cannabis
  • 88% pour les jeux d’argent
  • 82% pour les jeux vidéo
  • 72% pour les réseaux sociaux
  • 66% pour le porno

Mes compétences

Formation dans le cadre de la Paire Aidance financée par l’ARS sur les conduites addictives

  • Les différentes substances psychoactives Perturbateurs, Dépresseurs, Stimulants
  • Risques médicaux Associations
  • Substances, individus, expériences psychotropes
  • Contexte, facteurs déclenchants ( Culturel, social, familial, économique…)
  • Les risques sanitaires et sociaux sensibilisations
  • Déploiement de la réduction des risques sur le territoire national

Quelques sites importants

  • Techno+ : Association qui favorise l’épanouissement de la culture techno
  • Psychoactif : Communauté d’information sur les drogues, leurs effets, leurs risques