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relation d’aide

Médiatrice Santé Paire?

Qu’est ce que la paire aidance ?

médiation santé

Un peu d’histoire

Le concept de recovery est apparu au milieu du xixe siècle aux États-Unis dans le cadre de petits groupes d’anciens buveurs qui se réunissaient pour se soutenir dans leur démarche d’abstinence. Ces groupes d’origine protestante sont appelés les recovery circles : The Fraternel Temperance Societies (1840-1870), The Ribbon Reform Club (1870-1890)

Les groupes de parole d’anciens buveurs sont tous apolitiques ; certains mouvements ont des fondements spirituels, d’autres sont laïques comme The Secular Organisation for Sobriety ou The Life Ring Secular Recovery. Certains s’adressent uniquement à des femmes comme l’association Women for Sobriety, d’autres regroupent des minorités ethniques comme The Wellbriety Movement pour les autochtones amérindiens.

En Europe, le premier groupe de soutien par les pairs recensé en santé mentale est la Lunatic Friends’ Society créée en Angleterre en 1845. Des groupes de protestation ayant pour but de lutter contre les lois sur l’internement non volontaire sont retrouvés en Allemagne à la fin du XIXe siècle. Différentes associations d’anciens buveurs voient également le jour à cette époque comme l’association La Croix Bleue en Suisse en 1888, The Kreuzbund en Allemagne en 1885, La Croix d’Or en France en 1910.

En 1935, la création des Alcooliques Anonymes (AA) à Akron dans l’Ohio donne à ce mouvement un aspect plus formalisé qui lui permettra de se développer rapidement. Six ans après sa création, le mouvement devenu rapidement international recensait 6 000 membres. Les AA regroupent aujourd’hui plus de 100 000 groupes dans 150 pays et comptent 2,2 millions d’adhérents ce qui en fait une des plus grosses associations au monde.

En 1937, Abraham Low, psychiatre américain, crée la Recovery Inc. (maintenant appelé Recovery Internationnal), un mouvement qui utilise les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) dans les groupes de pairs en reprenant des éléments de la recovery approach. Ce mouvement compte actuellement 600 groupes en Amérique du Nord.

Année 1980 : l’empowerment aux États-Unis

À la fin des années 1980, Judi Chamberlin qui se définit comme « usager/survivant » de la psychiatrie lance un appel à ses pairs pour qu’ils se rassemblent et parlent d’une seule voix. Elle revendique également des systèmes d’accompagnement plus proches des besoins des usagers et la reconnaissance de l’apport de l’entraide mutuelle. Derrière l’idée d’empowerment, c’est un combat politique qui est alors mené pour la réappropriation du pouvoir « par et pour » les usagers. Il s’agit également de mettre à bas les vieux clichés dans lesquels ils se sentent enfermés dans une logique de dépendance, d’invalidité ou de chronicité.

L’espoir est au centre de cette dynamique qui ne met volontairement pas l’accent sur les symptômes mais sur la possibilité de retrouver un sens à sa vie, malgré la maladie. Les usagers ne veulent plus que l’on parle à leur place et le font savoir. Un important réseau de santé communautaire géré par les usagers eux-mêmes s’organise alors dans la région de Boston en marge des systèmes de soin.

Les principes de base de la recovery approach seront repris par les mouvements de défense des droits des usagers, par exemple aux États-Unis où est créé le mouvement des Psychiatric Survivors dont le point commun était d’avoir vécu des expériences négatives dans le système de soin traditionnel.

Dans les années 1990, un important réseau d’entraide mutuelle s’organise dans de nombreux États américains. Une mise en place de systèmes plus proche des besoins des usagers et la reconnaissance de l’apport de l’entraide mutuelle sont revendiquées.

Le concept de recovery en psychiatrie

Dans les années 1990, Patricia Deegan, une militante des mouvements d’anciens usagers de la psychiatrie, reprend le concept de recovery qu’elle définit comme un processus dont le but n’est pas de devenir « normal », le rétablissement est selon elle une façon de vivre, une attitude et une façon de relever les défis de la vie de tous les jours (…). C’est l’aspiration à vivre, à travailler, à aimer, et ce dans une communauté à laquelle il est possible de prendre sa place pleine et entière.

Le mouvement s’approprie alors ce concept et les usagers réclament de pouvoir prendre des responsabilités et de faire leurs propres choix de vie sans attendre d’être considérés comme guéris.

Larry Davidson, psychologue et chercheur à l’université de Yale, met en exergue la différence de cette conception avec la notion de recovery de celle habituellement connue en psychiatrie qu’il nomme recovery from serious mental illness (« rétablissement d’une maladie mentale sévère »). Celle-ci se réfère à l’absence de symptômes, signes ou dysfonctionnement ; les personnes sont alors globalement considérées comme guéries en référence à des échelles biomédicales.

Larry Davidson nomme le concept de recovery issue du mouvement des usagers being in recovery, soit « être en rétablissement ». Cette dernière est basée sur un savoir expérientiel qui considère la maladie comme une condition de vie à long terme de laquelle il est possible de se rétablir. Dans cette conception la personne est amenée à se fixer elle même ses propres objectifs en fonction de ses priorités avec l’aide de personnes de confiance ou d’outils spécifiques.

Le concept du Pair Aidant

Quand nous rencontrons un problème de santé mentale ou dans tout autre domaine, nous pouvons trouver un grand soutien auprès de personnes ayant vécu une expérience similaire. Nos pairs peuvent amener des solutions, en plus de nous encourager.

« Le pair aidant noue un lien d’authenticité et de confiance avec les personnes utilisatrices de services. Par sa simple présence, il suscite l’espoir… c’est l’espoir qui est le catalyseur du rétablissement » (Lagueux et Charles, 2009) »

L’Entraide entre pairs 4 règles

1/ Partager nos expériences

Lorsqu’une souffrance psychique survient, vous pouvez avoir le sentiment d’être seuls avec votre ressenti. Vous pouvez aussi nous trouver démunis pour faire face aux exigences de la vie quotidienne. Dans ces situations, échanger avec des personnes qui vivent une expérience équivalente, ou l’ont vécue par le passé, peut être d’une grande aide. Vous parler, ou bien échanger des messages avec vous, peut vous permettre de comprendre ce qui vous arrive et de trouver du soutien.

2/ Sortir de son isolement

Partager son vécu avec d’autres permet de leur apporter à la fois du soutien et une source d’espoir. Cela donne aussi l’opportunité de valoriser son expérience et les savoirs acquis, en lien avec la souffrance psychique, les troubles psychiques et les soins, ce qui est gratifiant.

L’entraide permet de sortir de l’isolement dans lequel la souffrance psychique peut enfermer. Cette dynamique rassure sur le fait que nous ne sommes pas seuls ou seules à vivre ou avoir vécu une telle expérience. Les échanges ouvrent la perspective d’un mieux-être ou d’un rétablissement possible.

3/ A deux ou à plusieurs

Il suffit d’être deux pairs, pour pouvoir s’entraider. La rencontre, à deux ou à plusieurs, aura lieu par exemple à la permanence d’une association d’usagers, au sein d’un service de soin ou d’accompagnement, dans le cadre d’un groupe de parole comme ceux des Alcooliques anonymes, ou bien d’un groupe virtuel sur internet ou les réseaux sociaux.

4/ En respectant le principe de non jugement

L’entraide entre pairs repose sur les mêmes principes quel que soit le contexte. Il s’agit de :

  • Partage réciproque d’expériences
  • Non jugement,
  • Echange d’informations,
  • Soutien.

Témoignages en relation d’aide

Devenir Pair Aidant, être accompagné, c’est possible…

Plateforme promotion et développement du travail Pair Aidant en région AURA

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